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Le reportage, mode d’emploi Part. I

Une histoire en image.

Cette pratique, que l’on nomme reportage, n’est pas seule réservée au professionnel. Elle commence par un désir de rendre compte d’une situation. Quelle soit culturelle, politique, économique, religieuse, environnementale. Elle peut aussi se concevoir comme une fiction ou un conte, dans un cadre familial ou dans la notion de partage entre amis.

L’important est de réaliser cette série en images structurellement identique à un livre. En arrière fond, la fameuse ligne rouge. Le fil conducteur qui vous mène ou dans ce cas qui mènera le spectateur de l’introduction au développement et enfin à la conclusion de votre reportage.

Réfléchir avant d’agir!

Le reportage photographique reste du visuel et ce malgré les légendes apportées aux photos, votre défi sera d’obtenir une cohérence dans ce cas de figure. Mon premier conseil: Documentez-vous! Imprégnez-vous de l’histoire, du lieu et des coutumes (sans exagérer bien entendu)! Recherchez les éventuels articles ou reportages déjà édités, par le biais du web ou de la presse écrite! Interrogez-vous pour savoir si la surabondance d’un sujet ne mériterait pas une autre approche!  Vous n’êtes pas le seul à avoir des idées, et votre vision personnelle, pour autant que vous soyez prêt, est un atout. Elle sera rafraîchissante si le reportage en question a déjà été publié, innovante si vous êtes le premier à le montrer, CQFD publiable.  Dans tous les cas, vous progressez et faites progresser l’information.

Tout l’art d’être prêt!

Je vous en parle maintenant, mais quand vient le moment de la réalisation, si vous n’êtes pas prêt dans votre tête, vous pouvez être sûr que les embuches se retrouveront sur votre chemin. Quand au matériel il se doit d’être minutieusement préparé. Un panel de 2 à 3 optiques (en ce qui me concerne et comme base un 18mm, un 50mm standard et un téléobjectif 85mm permettent largement de cerner un sujet), un flash (pourquoi pas 2), des cartes mémoires, des batteries en supplément, un sac portable (les roulettes dans la neige ou le sable n’étant pas l’idéal) et dans la mesure du possible léger (vous le comprendrez en lisant la suite, grimper dans une montgolfière exige un minimum de matériel sinon l’aérostier vous regarde de travers), et surtout, des habits en correspondance à votre trajet.

Il n’y a pas de bonne façon de faire, chacun y va de ses intuitions ou de sa manière d’appréhender le monde. Cependant une bonne préparation vous mènera à bon port. Pour appuyer cet article, rien de mieux que de présenter des visuels. C’est le cas d’une manifestation connue de tous: le Festival International de Ballons à Château-d’Oex (Suisse). Le sujet est quasi saturé en informations et publications? Pas de problèmes. Un rapide tour d’horizon de l’évènement, les horaires des spectacles ou les évènements phares sera très utile pour permettre d’économiser du temps et au final se concentrer sur ses propres choix. Dans ce cadre précis de montgolfières, la réflexion s’est avérée nécessaire et fut découpée en quatre phases:

  • Vue générale, gonflage par air chaud des montgolfières, ambiance
  • Sécurisation au sol avant décollage
  • Envol
  • Et pour finir, atterrissage et démontage.

Concrétiser ce sujet passe par les principes suivants. Tout d’abord l’introduction.

C’est avant tout la notion de contexte, la localisation (la géolocalisation également si vous vous décidez à marquer en degré ou minutes vos évolutions), éventuellement un rapide historique du lieu ou des personnes, une vue générale, des détails qui mettent en place le décor et amène naturellement au développement de votre enquête.

Montrer de façon simple et humaine l’ambiance du lieu ou la vie au quotidien des personnes présentes.

Et en arriver naturellement à la conclusion, que je qualifierais en mot: « Le futur ». Que ce soit dans un cadre d’événements lors de la remise de trophée, d’un démontage de structures et l’atmosphère que cela génère, ou de manière plus personnelle, faire référence à un symbole, humain ou objet, le tracé d’une vie ou d’un métier en montrant sa probable mutation. A vous d’être en correspondance avec votre sujet, d’être au plus proche de vos motivations et de terminer cette aventure de la meilleure façon possible.

Ce travail se doit d’être réalisé en amont. Dans la tête ou couché sur papier, à vous de faire!

Ce reportage qui me sert d’exemple a été sciemment clôturé sur un hommage à Monsieur Brian Jones (tout dernier cliché). En effet, le dernier vol en ballon de cette journée mémorable auquel j’ai participé était au côté de cet aéronaute de renom, qui fut pilote avec Monsieur Bertrand Piccard sur le Breitling Orbiter 3. Le premier ballon à avoir fait un tour du monde sans escale en 1999.

La suite (Part. II) sera consacrée à quelques astuces. Une méthodologie succincte qui ne peut que vous servir pour optimiser vos reportages.

Crédit photos et texte : Christophe Moratal / Photophore Studio