S’initier aux longues focales

Si les conseils relatifs à l’utilisation d’une longue focale ne diffèrent que de peu à ceux généraux sur la photographie, il existe cependant quelques particularités que vous devez connaître. 

Les réglages pour une longue focale, nous parlons ici d’une optique 300 mm, et au-delà, sont différents de ceux d’un objectif grand angle. Faire la transition pour la première fois peut s’avérer difficile. 

Voici donc quelques règles de base pour la vitesse d’obturation, la stabilisation de l’image et quelques petits plus qui vous serviront certainement.

Soyez attentif à la vitesse d’obturation

Retour sur un article de mon blog publié le 10 mars 2021 « Se rafraîchir la mémoire … de temps en temps » qui concerne les règles de bases en photographie et particulièrement la règle de réciprocité. Je vous laisserais le consulter.

En résumé, vous choisissez une vitesse d’obturation identique à votre longueur focale. Exemple : Pour un 300 mm, votre vitesse d’obturation sera de 1/300. Vous obtiendrez à coup sûr l’image la plus nette sans effet de bougé.

Cette règle n’étant pas absolue, elle peut bien entendu évoluer en fonction des situations. Je vous encourage à faire vos propres tests en variant les vitesses.

N’oubliez pas la stabilisation de l’image

Les longues focales offrent de nos jours une stabilisation de l’image. Il s’agit bien evidemment de l’enclencher sur l’optique. Ceci vaut pour des optiques que je qualifierais d’anciennes, 2 modes disponibles, Off ou On. Stabilisé ou pas. La stabilisation n’est pas une nécessité si votre sujet est statique et que votre matériel est sur trépied. Pour d’autres téléobjectifs, ce sont deux modes de stabilisation de l’image qui font partie du bagage de l’optique : un pour la photographie générale et un pour les panoramiques. Le terme panoramique a un sens différent dans ce cas précis et nous y reviendront plus bas dans l’article. Les optiques les plus récentes vous permettent plus de modes, à l’exemple de Canon avec leurs objectifs IS où vous trouvez 3 modes de stabilisation.

• IS 1 : lorsqu’il est sélectionné sur un objectif stabilisé, le système IS corrige les mouvements de tangage et de lacet. Ce mode représente la meilleure option lorsque les sujets sont statiques.
• IS 2 : Ce mode offre le meilleur paramètre lorsque vous effectuez un panoramique pour suivre un sujet en mouvement. L’objectif ignore le mouvement panoramique et compense uniquement le mouvement perpendiculaire à la direction du panoramique. Il s’assure également que l’image est plus fluide dans le viseur.

Le système IS détecte automatiquement la direction du panoramique. Ainsi, vous n’avez plus besoin de vous demander si vos images seront au format Portrait ou au format Paysage, ni de vous soucier de la direction vers laquelle vous déplacez l’appareil photo.

• IS 3 : Ce mode de stabilisation d’image a été introduit en 2010, avec les objectifs EF 300mm f/2.8L IS II USM et EF 400mm f/2.8L IS II USM (désormais remplacé par l’objectif EF 400mm f/2.8L IS III USM). Il est également disponible sur les téléobjectifs EF 400mm f/4 DO II IS USM, EF 500mm f/4L IS II USM, EF 600mm f/4L IS II USM (désormais remplacé par l’objectif EF 600mm f/4L IS III USM), EF 100-400mm f/4.5-5.6L IS II USM, EF 200-400mm f/4L IS USM Extender 1.4x et RF 70-200mm F2.8L IS USM.

Ce mode jouit des avantages de la stabilisation d’image standard (efficace pour les mouvements horizontaux et verticaux de l’appareil photo). Toutefois, au lieu d’activer cette dernière en permanence, ce mode n’active la stabilisation que lorsque vous enfoncez complètement le déclencheur pour capturer une image.

L’IS 3 est particulièrement utile pour la photographie sportive, où vous devez souvent passer rapidement d’un sujet à un autre. Le système n’a plus à essayer de compenser tous les mouvements aléatoires et rapides de l’objectif, il ne les compense qu’au moment précis où vous capturez une image.

Retrouvez toutes les informations supplémentaires dans l’article « Stabilisateur d’image » sur le site de fr.canon.ch

Utiliser le limiteur de plage de mise au point

Petit retour sur l’article précédent de mon blog publié le 16 avril 2021 « Modifiez votre point de vue ».

Un limiteur de plage de mise au point sur une longue focale évite un déploiement total de la mise au point, passant de la distance minimale à maximale qui entraîne une perte de temps lors d’évènements à photographier et une perte d’énergie inutile pour votre boitier. Vous limitez par exemple son champ d’action de 6m à l’infini suivant la focale (cf. Nikkor AF-S 200-400mm f/4 G ED VR II). Vous obtenez ainsi une vitesse de mise au point plus rapide, le réglage ne prend que l’instant de l’enclencher et votre boitier vous est reconnaissant.

C’est encore une fois une question d’expérience. Enclencher le limiteur de mise au point est idéal lorsque vous savez où se trouvera votre sujet. Encore faut-il savoir anticiper ! 

Le trépied est nécessaire

Il présente de nombreux avantages et a aussi sa part d’inconvénient. Commençons par la problématique d’un trépied. Lorsque vous le déployez, vous prenez de l’espace tout autour de vous et encore faut-il que l’on vous y autorise. Prenez l’exemple d’un espace dédié à la Presse, et au vu du nombre de photographes vous n’aurez pas l’occasion de vous installer confortablement vous, votre trépied et votre longue focale. Pensez donc à un monopied ou trouvez l’outil convertible 2 en 1, en exemple la marque Sirui (N-1204X ). Revenons aux avantages, le trépied soulagera indéniablement vos bras et vos épaules de la charge que représente votre matériel. Une longue focale a assurément du poids, à moins que vous ne soyez un culturiste émérite. Autre aspect non négligeable, le trépied/monopied vous aidera à réfléchir à la composition de la photo sans vous fatiguer inutilement.

La question du prix

Ce n’est pas un secret, les longues focales sont au prix d’une petite voiture pour des optiques de qualité.

Il est évident que tout un chacun ne peut se permettre de dépenser quelques milliers de francs pour un téléobjectif. Cela dépend de votre vision de la photographie, celle que vous pratiquez au quotidien. Le sport? La photo animalière?

Il est assez compliqué de vous orienter sur une voie royale mais mon conseil sera plutôt celui-ci : Vous êtes décidé à vous acheter une longue focale? Parfait! Commencez à parcourir les différents magasins spécialisés. Si le magasin en détient un, portez-le, testez-le. Le mieux est de le faire sur votre propre boitier. Vous n’avez pas une telle somme pour une optique neuve? Dirigez-vous vers les objectifs d’occasion. Même les anciennes générations de téléobjectifs conservent leurs excellences. Reproduisez le même schéma, prenez le temps de le tester physiquement. Beaucoup de sites web proposent un choix monumental de longues focales, mais je vous encourage à plutôt vous trouver un revendeur local et le rencontrer. N’oubliez pas de vous renseigner sur une éventuelle garantie en cours ou une éventuelle réparation effectuée sur ce matériel. Exigez des documents valables. Soyez attentif aux dates de fabrication, aux diverses générations d’optiques. Et bien évidemment, consultez les avis sur les différents forums de passionnés en photographie.

Quitte à me répéter, n’hésitez surtout pas à consulter d’autres articles sur ce blog sous la catégorie Technique photo.

Crédit texte : Christophe Moratal / Photophore Studio
Source : fr.canon.ch